En écoutant : Pump up the jam
J'ai l'impression qu'elle m'envahit. Je rêverais de vivre sans elle mais elle est partout et je ne lui résiste pas, ou trop peu. La société de consommation me submerge et je suis étouffée dans toutes ces envies qu'on m'invente. Ai-je vraiment besoin d'avoir toutes ces choses qui m'entourent ? N'aurais -je pas une vie plus saine sans télé, sans ordinateur et sans les soldes ? Je sais qu'il ne me sers à rien d'avoir de nouveaux vêtements et surtout de les acheter pendant les soldes et pourtant je fais comme les autres et je vais consommer. Peut être qu'on est conditionnés pour toujours vouloir mieux que ce que l'on possède mais enfin, ça n'a pas de sens. Évidemment, j'aimerais mieux consommer au moins, mais j'ai l'impression que le monde qui m'entoure est fait pour me faire consommer. Pour de la nourriture, des habits, des accessoires qui améliorent parfois la vie mais si peu. Conditionnée par les milliards de pubs que j'ai vues durant ma vie, je finis toujours pas consommer. J'aimerais lutter mais on finis toujours par craquer pour un jean, une paire de chaussure, un step, un disque, des brocolis. De toute façon je tourne en rond car je sais que je ne pourrais jamais complètement lutter contre elle car elle est construite autour de nos envies et de nos possibilités. Elle nous manipule et nous connais mieux que nous même. Elle creuse au plus profond pour nous forcer à vider notre porte monnaie. L'idéal serait de la fuir mais elle nous manquerait certainement, car nous en sommes dépendants.
J'ai pas souvent de très bonne idées alors je vais pas m'étaler sur la révolution possible contre cette pute. La Révolution de Jasmin occupe déjà tous les JT de toute façon, et ils sont prioritaires. Lorsque la démocratie sera installée, si elle l'est un jour, ils auront enfin accès à cette société de consommation, quelle joie ! J'espère que l'on vit un tournant dans la politique d'Afrique du Nord, un miracle ferait déborder cette Révolution au Sud mais j'y crois pas.
En attendant de changer le monde, je m'accroche à ce qui m'entoure de bénéfique, aux gens qui me rendent meilleure, un peu moins naïve et égoïste; ceux qui m'aident à ouvrir mon esprit car il est parfois étriqué. J'ai rencontré des gens qui m'entourent d'amour et qui, sans le savoir, me protègent des difficultés et embuches de la vie. On essaie tous de construire un avenir en pensant au futur, à la paye qu'on gagnera pour s'acheter son Scénic blanc qui permettra d'aller faire les courses; aux opportunités qu'on aura; aux enfants qu'on aura peut être et aux problèmes qu'on aura forcément. Pour l'instant, j'essaie simplement de cibler mon avenir sur mes envies et sur les personnes que je veux avoir près de moi. Il y a cette personne si spéciale, vous savez. Je ne peux pas en faire des tonnes par pudeur mais c'est comme un meilleur ami à qui on ne pourrait pas mentir, avec qui tout est plus simple et plus joli. C'est pas simplement de l'amour, c'est un peu plus que ça je crois. J'ai rencontré plusieurs personnes qui ont influencé ma vie, en bien ou en mal, et pourtant j'espère toujours être indépendante. Indépendante de quoi ? Je sais pertinemment que tout ce qui m'entoure m'influence et que je ne peux pas faire de choix seule et sans avis. Tout est un peu compliqué au fond. N'importe quel choix impose des sacrifices et des bénéfices.
Même l'achat d'un jean, d'une paire de chaussure, d'un step, d'un disque, de brocolis.
"Alors je suis tombé malade, fiévreux, rendu fou qu'ils ont expliqué à l'hôpital, par la peur. C'était possible. La meilleure des choses à faire, n'est-ce pas, quand on est dans ce monde, c'est d'en sortir ? Fou ou pas, peur ou pas." L.F. Céline - Voyage au bout de la nuit.